Thaçi, la parole déverrouillée: quand un prévenu pour crimes de guerre manipule la justice à travers les écrans.

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Ermira Qerimi/Kondo

Journaliste independante d’investigation, Fondatrice de “BES’SA” (anciennement “Alliance de Tchameri”)

La mémoire vivante est la clé de la paix durable. L’impunité n’est pas une option.

“Quand le silence tue la vérité – L’interview d’Hashim Thaçi , entre manipulation, mémoire et responsabilité politique”

Par Ermira Qerimi Kondo

Journaliste indépendante, d’investigation – Militante des droits humains

(Fondatrice de BES’SA – Mouvement pour une mémoire vivante et un esprit éveillé

Un procès pour crimes de guerre, une interview qui fait scandale.)

Depuis cinq ans, Hashim Thaçi, ancien président de Kosova et prétendu chef de l’UÇK (structure qu’il a contribué à imposer sans avoir été réellement sur le champ de bataille face aux forces génocidaires serbes), est détenu provisoirement à La Haye.

Il compare avec quatre autres figures historiques de la lutte kosovare pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité devant les Chambres spécialisées de Kosova.

️ Il est crucial de rappeler que le but de ce tribunal n’est pas de nier la guerre de libération légitime du peuple autochtone albanais de Kosova ni de légitimer les crimes génocidaires commis par l’État terroriste et génocidaire serbe (y compris les viols systématiques de femmes et d’hommes), mais de juger des actes individuels graves commis pendant et après la guerre.

Pourtant, alors que la procédure suit son cours, la chaîne Klan Kosova a diffusé une interview exclusive de Thaçi depuis sa cellule.

Une situation rarissime, choquante et potentiellement illégale si elle n’a pas été autorisée par le tribunal.

Lien vers l’interview intégrale:

Cette méthode rappelle celles des leaders des Balkans comme Sali Berisha et Ilir Meta en Albanie, qui utilisent les médias pour influencer l’opinion publique en plein procès.

Un détenu au milieu d’un procès pareil a-t-il droit à une telle tribune ?

Le journaliste Adriatik Kelmendi affirme avoir obtenu l’autorisation du tribunal spécial pour interviewer Thaçi.

Pourtant, aucune preuve de cette autorisation n’a été présentée à ce jour.

Le fait qu’un accusé de crimes de guerre, impliqué dans la déstabilisation d’un État fragile, puisse bénéficier d’une telle visibilité médiatique en pleine procès judiciaire interroge profondément la séparation entre justice et propagande.

Cette interview devient, en réalité, un outil de communication politique au service de la confusion, et non de la clarté historique.

Une violation manifeste de l’éthique judiciaire…(!?)

La justice internationale repose sur deux piliers :

1. L’indépendance absolue du tribunal

2. La confidentialité stricte de la procédure

Une interview en détention provisoire, autorisée ou non, viole ces principes :

Elle donne à l’accusé un privilège médiatique sans contre-interrogatoire;
Elle permet une glorification publique alors que les victimes restent invisibles;
Elle mine la confiance dans la neutralité de la justice internationale.

Thaçi, le “sauveur trahi”: paranoïa et culte de la personnalité.

Dans son interview, Thaçi se présente en victime d’un complot, allant jusqu’à insinuer qu’un procureur aurait infiltré la prison en se faisant passer pour gardien.

Ce discours vise à :
décrédibiliser le tribunal,
rallumer un nationalisme usé,
détourner l’attention des faits graves qui lui sont reprochés.
«Pourquoi moi et pas lui ou elle?» lance-t-il, insinuant qu’il serait injustement ciblé.

Ce narratif est dangereux car il fait de l’accusé un narrateur de l’Histoire.
L’assassinat non élucidé d’Ali Ukaj – le grand tabou.

L’affaire Ali Ukaj illustre le climat d’impunité dont a longtemps bénéficié Thaçi.

Il est impératif de rappeler que Hashim Thaçi fut arrêté et interrogé pendant près de 24 heures à Tirana en 1997, à la suite de l’assassinat du journaliste Ali Ukaj, fervent porte-parole de l’UÇK et proche d’Adem Jashari.

Ukaj fut retrouvé mort dans un appartement qu’il partageait avec Thaçi.

Le lendemain, l’OPJ (officier de police judiciaire) nous a communiqué – à nous, journalistes sur place – que Thaçi avait été soumis à un contrôle médical et déclaré mentalement irresponsable.

Il a ensuite été discrètement renvoyé en Suisse, sans inculpation, malgré les circonstances troublantes.

Ce silence est lourd et il montre le pouvoir d’intimidation de Thaçi à l’époque et ses liens avec le service secrets albanais .

Donc, une vérité amère -tabou, que pendant tous ces temps, Kosova est dirigé par une personne inapte et irresponsable selon ces examens y compris que les accords internationaux sont signés par une personne irresponsable mentalement.

Depuis, j’ai personnellement adressé plusieurs questions à Thaçi et aux institutions de Kosova à ce sujet.

Aucun démenti, aucune réponse.

Silence total.

En 2010, j’ai saisi officiellement EULEX sur ce meurtre et celui eu encore à Tirana de ministre de défense de gouvernement du président Rugova en exil, le colonel Krasniqi, y compris la vérité de l’assassinat de famille entière de commandant légendaire d’UÇK Adem Jashari, plus de 256 personne selon les premières informations de ministère de propagande de Milosevic, dirigé à l’époque par Aleksandar Vucic. Aujourd’hui Vucic, est le président de Serbie.

Vućic, comme l’ironie du destin était à chaque moment le compagnon fidèle de Thaçi; pendant chaque étape de ces dialogues interminables, traînant en calende grecque, avec tant d’attention en remettant toujours sur la scène internationale la peur d’une région baril du poudre, et que ces deux personnes là, sont les seules garantes de stabilité.

L’enquête est toujours ouverte, sans procès ni transparence.

Ali Ukaj, journaliste dévoué et l’homme de paix et cohabitation des peuples, mérite justice.

L’impasse kosovare : l’héritage d’un leadership calculateur

La situation actuelle de Kosova est directement liée aux choix de Thaçi et de ses alliés (Edi Rama, Sali Berisha, Ilir Meta) étroitement avec le boucher dauphin Aleksandar Vucic :

Attribution de 30 sièges parlementaires aux Serbes sans élection, créant un déséquilibre institutionnel majeur.
Division de Mitrovica (côté du mine de Trepça), transformant le nord en refuge incontrôlable pour les criminels serbes de l’ex Yougoslavie entière,
Dialogue interminable avec la Serbie, sans exigence de reconnaissance du génocide ni du droit à l’indépendance.

Sous son mandat, le Nord de Mitrovica a été le théâtre d’un véritable pogrom en février 2000 (sous le regard de l’OTAN, hélas), où des familles autochtones albanaises ont été brûlées vives et chassées de leurs maisons.

Le modèle “multiethnique” imposé c’est la bombe à retardement.

Thaçi est aussi l’architecte d’un projet de Kosova “multiethnique” qui a placé 30 députés serbes au parlement, sans qu’ils aient participé aux élections.

Cette manœuvre politicienne, habillée d’un faux consensus, a semé les graines d’un conflit gelé et a ouvert la voie à la continuité de l’influence russo-chinoise, mais aussi turque ottomane (erdoganiste) dans la région.

Ce projet, pourtant inédit même sous Tito ou Milosevic, a institutionnalisé la division du territoire, en particulier à Mitrovica.

Thaçi a laissé se créer un “État dans l’État”, avec la complicité d’Oliver Ivanović, autrefois gardien de ponts, devenu député.

Le génocide silencieux de février 2000, orchestré depuis le nord, a abouti au nettoyage ethnique de la population autochtone albanaise de Mitrovica Nord.

La justice n’est jamais intervenue.

Le dialogue est devenu une spirale sans fin, malgré le verdict clair du tribunal international.

Depuis, Mitrovica du nord, le lieu de mine de Trepça est transformé dans un enclave de nationalismes et terrorismes étatique Serbe.

Tous les criminels Serbe de quatre guerre nonante d’ex Yougoslavie sont déjà abrités là.

Le scandale des registres d’état civil et la “trahison” (Incapacité à gérer désormais ce Dayton bis) de Bruxelles

Malgré les successives accords signés à Bruxelles, sous la haute commissaire de sécurité de L’UE , la Serbie refuse toujours de restituer les registres d’état civil originaux de la population de Kosova.

Ce refus rend impossible l’identification réelle de la citoyenneté, laissant une brèche permanente pour les manipulations démographiques.

Cet accord, validé sous le mandat de Thaçi, reste un acte destructeur, comparable au modèle bosniaque de Dayton, qui a figé les conflits au lieu de les résoudre.

La question des « échanges de territoires » – une capitulation silencieuse de paix, de liberté et cohabitation des peuples de région.

Thaçi et Edi Rama d’Albanie, ont porté le projet d’échange de territoires (nord du Kosovo contre la vallée de Preševo).

Ce plan aurait offert à la Serbie les mines de Trepça, les ressources énergétiques et hydriques, en maintenant l’illusion d’une unification nationale.

️ La vallée de Preševo, Bujanovac et Medveđa faisait pourtant historiquement partie du Kosovo, avant que Milošević ne la rattache arbitrairement à la Serbie en 1989, en violation même de la Constitution yougoslave, sa propre constitution, prouvant pour une fois de plus, que la Serbie n’est qu’un état terroriste, génocidaire et destructeur de liberté des peuples de région en le tenant en déstabilité permanente, un vrai baril du poudre.

Important à rappeler que la Serbie, sans précèdent, pour ses actes terroristes et génocidaires commis volontairement et délibérément sur les peuples autochtones de région étant les colonisés sur la Yougoslavie, est détrôné de son siège de l’ONU pendant plusieurs années.

Ce projet n’était pas un compromis – c’était un cadeau géostratégique à Belgrade, permettant à la Serbie de revendiquer son “cœur historique” tout en gardant l’argument de la “Grande Albanie” comme épouvantail diplomatique, un outil de plus puisque la région serait toujours le fief de déstabilisation permanente de sécurité d’Europe entière.

Une Kosova «multiethnique» fabriqué : l’illusion constitutionnelle

La Constitution de 2008, rédigée sous Thaçi, a ancré un Kosovo multiethnique sur papier, mais en réalité :

– elle a gelé le conflit en institutionnalisant la minorité serbe comme force de blocage,

– elle a ouvert la porte à l’ingérence de la Russie, de la Chine et de la Turquie,

– elle a empêché la consolidation d’une identité étatique républicaine stable.

Le vrai dialogue commence avec la vérité

Le peuple kosovar n’a pas combattu pour un accord de façade. Il a combattu pour la dignité, la souveraineté, la justice et la mémoire.

Le vrai accord final doit passer par :

– la reconnaissance explicite de l’indépendance de Kosova,

– le respect du droit international (avis de la CIJ, 2010),

– la dissolution des structures parallèles,

– la garantie de la sécurité des minorités sans créer un État dans l’État.

Et, tout le reste n’est qu’un compromis dangereux qui figerait l’injustice historique.

Conclusion

Hashim Thaçi a transformé le processus judiciaire en campagne de réhabilitation personnelle.

À l’image de Sali Berisha en Albanie, il cherche à se victimiser face aux institutions internationales, sans jamais répondre aux faits ni assumer les responsabilités historiques de ses actes.

La Kosova mérite mieux qu’un silence institutionnalisé ou un faux dialogue.

Elle mérite la vérité, la justice et la mémoire.

À résister face cette dictat médiatique.

Hashim Thaçi, comme tout citoyen, doit répondre de ses actes devant la justice, pas sur les plateaux télévisés.

Le peuple de Kosova mérite :

– la vérité, pas des récits réécrits pour sauver des ambitions personnelles,

– une justice indépendante, pas des tribunaux fragilisés par la propagande,

– une mémoire respectée, pour construire une paix durable.

🕊️ La mémoire vivante à travers de sagesse de dialogue interculturelle est la clé de la paix durable et cohabitation des peuples.

L’impunité n’est pas une option.

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